Enchaîner

« L’avenir au fond c’est un beau rêve, que je ne me permets pas. »

Ingratitude d’un homme
Dans l’absolu se distingue
L’incompréhension, la furie
Le moment de dire, ça suffit
Est arrivé aux oreilles du temps
Quand une bête est acculée au mur
Elle ne peut plus que te déchiqueter
Ton être ne ressemblera plus à rien
Dans la démence seul subsiste la rage
Celle qui brûle au plus profond
Pour le pire de l’humain en soi
Celle qui ne réfléchit pas au lendemain
Car il n’y en a pas, simplement
Seul le moment présent existe, alors

Que reste-t-il lorsque l’homme
Seul dans le noir il est ?
Prisonnier d’une nouvelle démesure
N’ayant plus grand choix
Que ceux de l’éclat et de la mort
Crier il ne fera pas, pleurer non plus
C’est un homme qui a oublié
Tout ce qui faisait de lui un homme
Au plus profond de l’être
Ce qui était et qui n’est plus
Par abandon, par suffocation
Dans l’inexistence d’encrage
Qui aurait pu maintenir sa vie

La bête crie en silence
Du fond de l’oubli, n’ayant point écho
Quand même le retour t’ignore
Ce monde a fait de moi cette bête ignoble
Que je deviens, jusque là dans mes pensées
Toute ma vie enfaîte
Mais aujourd’hui, oui, en ces jours
Il m’est très difficile de ne pas passer à l’acte
De retenir ce qui aussi me défini
Dans l’acceptation des défauts d’autrui
Le messager n’est pas, c’est certain
Car, un tout il n’est plus
Il a subdivisé les hémisphères du cerveau
Bien qu’il aime a consigné les souvenirs
Il ne se souvient jamais du bon
S’il avait plus de calme pour l’aider
Sûrement que plus facile il serait
De maintenir un semblant de stabilité

Vie, c’est toi que j’aimerais invoquer, hélas nous nous sommes fâché et chacun, comme des enfants d’école nous nous ignorons depuis trop longtemps.

Jack Asmo Tous Droits Réservés

Tout dire ?

Je me demande très souvent ce qu’il me reste encore à dire, j’ai l’impression d’avoir fait le tour de moi-même, de mon mal et de mes souffrances ; d’avoir fait le tour de vous, du vous qui ne m’exclue pas, de nos stupidités, de notre démesure, de tout ce qui défait le mythe de l’homme ; de tout cela je n’ai que trop parlé déjà ; de cette nature donc j’ai conté les forces, les beautés et la grandeur ; de ça en ai-je trop parlé ?

J’en viens que je ne sais plus ce qui est vrai et ce qui est faux en moi, le voilà le plus grand drame de ma vie et non pas de savoir ce qu’il me reste à dire, ou si se sera bien dit. Pas besoin d’un doctorat pour se rendre compte que je n’écris pas en vers.

Le problème étant que je ne peux pas tout vous dire… Enfaîte si, mais alors, tout ce que vous retiendrez c’est le monstre, car je ne vous cache pas de calinours sous ma carapace. Je cache des vérités, certaines plus anodines que d’autres et je cache la bête, celle qui n’a pas de nom, car ce n’est qu’une autre facette de moi, celle pour qui j’ai tant souffert déjà, celle que j’aimerais bien libérer, ne serait-ce que pour apaiser mon âme de quelques questionnements.

Ai-je bien fais de la cacher, de l’enterrer au plus profond de moi et de la maintenir muette tout ce temps ? Est-elle vraiment démoniaque ? Nous ne le saurons probablement jamais, je n’oserais pas. Bien qu’il me soit de plus en plus difficile de trouver des raisons, plus je m’éloigne de vous, ou plutôt, moins j’ai envie de vous préserver.

Serais-je toujours que cet être scindé en deux ?

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L’ironie

Parlons-en de l’ironie justement !

Je suis un être qui a toujours défendu le droit de questionner, de poser des questions, aucune n’est ridicule, l’échanges entre les gens est meilleur qu’envers une machine. J’ai très souvent blâmé ceux qui se moquent, de ceux qui osent demander, car il faut oser à notre époque, où le partage a disparu.

Moi cet être qui s’est attiré bien des foudres, je dois me débrouiller tout seul sur pas mal de questions, n’ayant personne pour me répondre. Aucun homme autour de moi n’a suffisamment de classe pour savoir nouer une cravate et ils ne savent pas plus ce qu’est une pince à cravate. Quand elle devient palpable l’ironie, c’est qu’on a touché le fond et c’est alors qu’on réalise que les gens qui gravitent dans notre vie, ne sont peut-être pas fait pour exister avec nous.

Cela semble bien futile comme exemple, mais ce n’est qu’un parmi d’autres, qui s’expriment moins bien en cette heure. Le moment n’est pas venu d’être en mesure de l’exprimer. De faire le tour de ce non-sens trop grand, pour être dit.

Ma vie entière est ironie en ces temps.

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Ironie féconde

D’effort en effort va le penseur, celui qui aimerait bien cesser de voir, une fois pour toute ! Mais, le chemin inverse est hélas impossible. De douleur en douleur, le fugitif se traîne la carcasse hors de porter, de tout ce qu’il fuit.

La fuite, un élan de passion, dans un univers mille fois trop petit pour lui. Là où il n’a pas sa place. Là où les êtres qui s’y trouvent, ne peuvent pas racheter tout ce qu’ils lui ont fait, par leurs absences, surtout. On n’en guérit pas, ça c’est certain. Alors qu’attent-il encore ? Je crois que même lui ne le sait pas vraiment.

Ils ne peuvent se racheter et il ne peut pas vivre avec eux, alors que reste-t-il si ce n’est que le néant ? Se demande-t-il , un soir comme un autre dans la démesure.

Au détour du parcours, qui le mène chaque jour un peu plus loin de son humanité, il rêve en silence du jour où il ne sera plus, oui, avec un peu de chance, il ne reviendra pas dans cet univers en homme.

Il a tellement souffert pour y revenir et pourtant il n’y a rien pour lui, l’ironie est garante de son existence à présent.

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