Rutebeuf

Rutebeuf  (1230 – 1285) Que sont mes amis devenus

(Adapter de la Griesche d’hiver. Que vous retrouverez plus bas dans l’article.)

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec pauvreté qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d’hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m’était à venir
M’est advenu

Pauvre sens et pauvre mémoire
M’a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m’évente
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

La Griesche d’Hiver

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Humain

Triste est le constat d’une démesure certaine.

Cette enveloppe superficielle et néfaste qui regroupe sous sa colle l’humain.

D’une laideur brunâtre, rempli de bien trop de futilité, d’égocentrisme et de non-respect de ce qui est libellé humain.

L’humain même ne sait pas ce qui est humain ! Ne comprend pas que ses principes devraient s’appliquer à tous ; Que le reste du monde est toujours, même s’il se ferme les yeux, pour ne plus voir.

Cette hypocrisie mutuelle où tout disparait soudainement et ces lâches s’en trouve encore étonné dès que ce « reste » se manifeste, près de chez lui. Ils ont oublié que durant leurs clignements d’œil incessant, les mêmes choses se produisent partout et pourtant ça ne les fait même pas sourciller.

Voilà pourquoi tous les hommes se valent, nous sommes tous des meurtriers en acceptant, et oui, c’est ce que vous faites les yeux fermés.

Ce qui est malheureux ce n’est pas tant que vous soyez, après tout vous êtes tous humains, c’est que vous ne voyiez pas.

Je me dis qu’un jour viendra où vous verrez, mais ce jour n’arrive jamais et plus j’essaie de vous le dire et plus nous nous éloignons. C’est un cauchemar sans fin et une vérité bien cru ; Nous sommes incompatibles, j’en ai bien peur. Le calcule en revient toujours à la même somme, c’est ainsi.

Jack Asmo Tous Droits Réservés

Fraicheur d’hiver

Le froid ce mémorable dessin de la continuité, ces éternelles saisons.

En marchant sur le chemin du possible, ce -30° m’agresse continuellement, de plus en plus prenant. Telles des milliers d’aiguilles pénétrant mon corps.

La douleur est alors perspicace et c’est bien. C’est la douleur le signe ultime qui nous permet de certifier que nous marchons toujours.

Même le demi-mort souffre, il ne faut pas croire, il souffre peut-être même plus fortement, de cette marche incessante. Le demi-mort ressent bien le monde, trop.

Jusqu’au jour où la mort le glorifiera d’un repos bien mérité.

De ce monde où tout lui dit qu’il n’est pas légitime d’être et d’exister, tout et tous lui rappelle bien. Tous ont le droit de vivre sauf lui. Triste la perception, je suis bien demi-mort et non demi-vivant.

La nuance est importante
La nuance dit tout
La nuance est bien vraie

Je ne suis plus de ce monde, laissez-moi crever tranquille, cessez de vous battre alors que vous ne voulez pas de moi.

Jack Asmo Tous Droits Réservés

Perspective

Je regarde vers l’absolu avec un petit air de déjà vue
La dévolue vérité d’un monde entrouvert de perspectives
Enchainer, tourmenter, d’ailes en désordre restrictive
Vers demain, ou hier, je ne sais plus le sens, la direction
Du pareil pour les êtres coincé dans l’infecte défection
D’excréments bassinal, nous ne savons plus à force d’y tourner
De quel coté va la vie et du quel vient-elle ? Tournoie, noyez
Éclaboussé par mes semblables, à couvert j’aimerais bien
Hélas soi-t-il que le moi, le présent,  ce soi perdu en chemin
En cherchant le messager, son coté absent
Maintenant les deux sont perdus, pas âme qui vivent
Pour s’en souvenir, de l’un comme de l’autre, futile !
Le corps délaissé marche malgré tout dans cet abime
Vile, très vile sont les gens de s’oublier soi-même
Quand est-il des murmures absents des connaissances
Censé te rappeler, t’aider dans la recherche, la renaissance
Où sont ses amis, familles, tout humanoïde se souvenant ?
Sont-ils tout comme moi, le demi-mort errant,
Trop occupé à flotter quelque part à côté de la vie ?
Un jour vous verrez que comme les étoiles dans l’infini
Je suis, qui sait, peut-être déjà éteint
Vous me voyez d’autres époques, irrestreint.

Jack Asmo Tous Droits Réservés

Le rappel

« Le temps est un joueur avide qui gagne à tout coup sans tricher. » Baudelaire

Cela me rassure bien de savoir ou de me souvenir que le temps gagne toujours et que la vie perdra donc incessamment au final. La mort ne m’oubliera pas ici.

Là où les vérités certaines effraient le commun, moi je m’en rassure bonnement. Je suis bien différent, moi l’absolu me réconforte, l’encadrement, le chemin est déjà dit, seule la vie et la continuité peuvent te blesser.

Ainsi va l’existence du demi-mort dans un monde d’où il n’est plus vraiment.

Mais la question persiste ; Est-ce mieux le néant qu’un monde inaccueillant ?

Ce néant, l’absence dans l’absolu.

Ce monde, un lieu de mensonges, du coté humain du moins.

Arrgh cette maudite humanité qui m’emprisonne dans un espace qui ne semble pas être le mien.

Où est-ce que j’appartiens alors ?

Un jour aurais-je la réponse …

Jack Asmo Tous Droits Réservés