Je suis un rêveur. Cela m’a plus souvent qu’autrement desservit, ce monde n’étant pas fait pour le songe. J’ai cru les mensonges des autres, trop volontaire à tout ce qu’une humanité avait bien à me dire. À tout ce que le peuple de mon pays, qui n’en est pas vraiment un, espérait être. De cette fraternité avec l’ancien monde qui n’existe plus que dans les chimères de l’âme. De toutes ces moqueries que l’on tend aux enfants, qui en savent pourtant bien plus que l’on aime croire. Peu de ces fils-là dehors se souviennent même de quoi se souvenir : je me souviens, une belle fable inécrite. Le sang des patriotes sèche et disparaît de la mémoire commune. Un beau congé payé, voilà le seul but que poursuit dorénavant ces générations.
Jack Asmo Tous Droits Réservés