Mon amie, il y avait longtemps que je ne t’avais vu, toi qui me suivais par laps dans le néant, qui brimait ma vision, en me masquant le possible. Oui, toi, la fidèle, toujours prête, en une erreur d’inattention. Ô dépression, ça faisait un moment. Comment vas-tu, tu te débrouilles toujours avec les gamins, la famille et tout ?
Je me dois d’écrire, de bosser, pour ne pas devenir fou. Éviter de sombrer de nouveau. Le temps nous joue souvent des tours, nous ne le cherchons-pas nécessairement, mais quand le passé nous rattrape, il nous frappe soudainement de ce que nous étions et si depuis nous avons évolué, il peut être difficile de s’y revoir. Néanmoins, si nous avons grandi et que nous sommes ailleurs dorénavant, c’est aussi une belle richesse.
L’état dépressif dans mon cas est une conjoncture, dans un délai rapproché, de mauvaises nouvelles et/ou de baisse d’énergie, suite à la fin d’une/de phase(s). Ça devient trop, je dors mal, j’ai de moins en moins de force. Je cesse alors d’abonder à mes obligations et aux choses qui me feraient du bien. Malgré que je sache tout cela, je peine à faire autrement.
En ce dimanche matin je suis assis à la bibliothèque, pour composer ce texte, c’est un pas. Un sursaut.
Anxiété aussi me guette, sournoises amies qu’elles sont, toutes deux. Ratoureuses petites vlimeuses, va.
Je refuse de me laisser dominer dans l’absolu, de nouveau baisser les armes, permettant à la noirceur de choisir ma vie. Ça, juste ça, c’est l’importance de l’expérience, ne pas marcher deux fois dans les mêmes trous. Parce qu’on a appris à la connaître la route. Ça ne veut-pas dire être insouciant, car nous ne devenons-pas immunisé à l’accident, mais nous en connaissons les failles, qu’il nous ne sera plus aisé à éviter.
Jack Asmo Tous Droits Réservés.